Shiomy Hitomy

(12 lignes minimum)

On pourrait considérer que Shiomy est une jeune fille qui se cherche encore. Ce qui peut être assez vrai. Partagée entre sa raison et son cœur. Elle ne sait pas vraiment quoi penser de toute cette guerre, ni quoi faire dans ce contexte apocalyptique. En même temps, quel humain pourrait savoir comment réagir face à ça ? Des humains qui se battaient autrefois entre eux, qui se réunissent tout d'un coup, face à un ennemi commun. Les vampires. Car ce qu'il se passe n'est ni un rêve, ni un cauchemar. C'est la cruelle réalité. Les vampires qui étaient considérés comme des légendes existent. Et étant donné qu'ils ont toujours étés considérés comme des monstres, tout le monde veut leur mort.

Malheureusement pour elle, elle est née dans une famille d'idéaliste, elle l'est donc aussi. Mais en quoi poursuivre un idéal de paix peut servir dans une situation de guerre, de feu et de sang ? A rien. Rien du tout.

Elle ne pense pas être méchante, mais pas gentille non plus. Comment dire ? Elle considère que de toute façon, tout le monde pense qu'il est le « gentil » de l'histoire, alors que pour d'autres, il sera abject. On va dire qu'elle essaie de rester neutre vis à vis des deux camps qui se sont formés. Ce qui ne l'empêche pas d'essayer d'aider les autres à son échelle. Donc, on peut dire dans ce cas qu'elle est « gentille ».

Mais même si elle essaie d'aider les autres, elle n'a jamais vraiment discuté avec les autres et n'est jamais venue vers eux… C'est plutôt eux qui venaient vers elle. Alors… Elle a des tendances à rougir lorsqu'elle aide une personne.

Comment cette guerre a commencé déjà ? Elle ne sait plus. Personne ne sait. Tout ce que les « simples humains » ne faisant même pas parti de l'armée impériale du japon savent, c'est que les vampires ont attaqués Nagoya. Mais aucun n'en connaît les raisons. Quoi que. Ils doivent bien s'en douter. Mais ils ne doivent pas se questionner là-dessus. L'armée se bat pour eux, c'est tout ce qu'ils doivent savoir. Ça peut interloquer non ? Elle doit leur cacher quelque chose. Quelque chose d'important et qui pourrait donner des réponses aux questions qu'elle se pose. Les hauts placés, les Hiragis, devraient les avoir. Mais comment faire pour qu'ils les donnent ?

D'ailleurs, elle ne les aime pas beaucoup. Mais dire son avis sur la question pourrait signer son arrêt de mort. Est-ce que les humains valent réellement mieux que les vampires ? Elle leur en veut d'avoir envoyé des hommes à « l'abattoir », c'était une bataille perdue d'avance de les envoyer comme ça ! Son petit frère… Elle voudrait tellement le revoir… Mais c'est impossible. Tout ça pour une partie de terrain ! Et si ils avaient fait ça réellement pour protéger les habitants, alors… Aucun civil n'aurait péri…

Elle déteste aussi la solitude. Qui sera désormais présente. Elle ne verra plus son frère passé pendant qu'elle lui aura préparé son repas. Elle sera bel et bien seule…

Pour finir, Shiomy est considéré comme folle. Dans le premier sens du terme. Pourquoi ? Elle parle toute seule. Et le fait d'autant plus depuis la mort de ses parents et celle de son frère. Elle jurerait pourtant bien parler à quelqu'un…

(20 lignes minimum)

Je suis née un jour de mai, à la campagne, dans la préfecture de Gifu. L'été commençait d'ailleurs déjà à arriver. J'y ai vécu les huit  premières années de ma vie. J'ai d'ailleurs vécu une enfance assez heureuse. Enfin… Heureuse à la maison… J'avoue que je n'ai jamais eu réellement d'amis. J'étais considéré comme une enfant étrange, parlant toute seule. Je ne comprenais pas bien. Je parlais pourtant bien avec quelqu'un pourtant ! Bah, je n'avais pas à m'inquiéter pour ça.

Trois ans après ma naissance, j'eus un petit frère, du nom de Mahiro. Par rapport à moi, il avait beaucoup plus de facilités à se lier d'amitié avec les autres enfants. Alors, pour rattraper, je me consacrais au dessin. J'en fais toujours, mais se procurer une simple feuille et/ou des stylos est beaucoup plus compliqué maintenant.

J'ai donc vécu à la campagne durant huit ans. Cinq pour mon petit frère. On a ensuite déménagé à Nagoya. Ou autour, je sais plus trop…  Ça serait ainsi plus simple de trouver du travail pour mes parents et d'aller à l'école pour mon frère et moi. Là, les choses ont commencé à se corser. Nouvelle maison, nouvelle école, nouvelle vie, je ne reverrai pas mes amis… Je devins de plus en plus solitaire, ce qui ne m'empêcha pas de m'en faire des nouveaux, mais très peu. Ça avait l'air tellement plus simple pour Mahiro…
Je continuai de parler avec la personne qu'aucun ne voyait. Ça m'occupait et il pouvait me raconter plein de trucs. Je le fis tout de même de moins en moins. Pour mes parents, il s'agissait d'un ami imaginaire sans doute…

Le jour où le virus est arrivé, je ne sais plus vraiment quel âge j'avais. Je devais m'approcher plus ou moins de la dizaine ? On était retourné à la campagne pour quelques jours. La neige était tombée et une fine couche blanche avait recouvert le paysage. Je me rappelle que nous avions joués dehors, avant de rentrer prendre le chocolat chaud de maman. Le soir, on s'était couché plus tôt que d'habitude. Il fallait rentrer à Nagoya le lendemain. J'avoue que je préférai la campagne aux grandes villes. Malgré le fait qu'il n'y avait pas beaucoup de travail, c'était beaucoup plus tranquille. Par rapport à la ville et ses embouteillages quotidiens et l'impression d'être serrés les uns les autres. J'étais donc soulagé que mes parents aient décidés de passer quelques jours dans notre ancienne maison.

Mais, durant la nuit, Masahiro et moi fûmes réveillés par un bruit sourd. Je finis par me lever, lui disant de ne pas sortir de la chambre, puis sortis. Je tremblais et n'entendait maintenant que mon pouls qui n'arrêtait pas d'accélérer. Je me dirigeai alors vers la chambre de nos parents. J'ouvris la porte. Et c'est là qu'une vision morbide s'offrit à moi. Ils étaient morts. Du... sang mélangé à de la bave peut être, coulait de leur bouche. La souffrance se lisait sur leur visage. Je ne pus regarder plus longtemps. Je fermai la porte d'un coup pour retourner à la chambre.
Mais un bruit venant de la cuisine me fis sursauter. Y avait-il quelqu'un d'autre ? Je n'osai même pas demander et me rua jusqu'à ma chambre. Mon frère était apeuré. Je le rassurai alors comme je le pouvais. Mais des pas se rapprochèrent dangereusement de la chambre. Qui étais-ce ? Je ne pus retenir un couinement tout en serrant plus fort contre moi Mahiro lorsque la porte s'ouvrit. C'était quelqu'un que je ne connaissais pas. La chose la plus marquante fus ses yeux rouges. Yeux rouges… J'en avais déjà vu ou entendu parler… Mais je n'arrivai pas à me souvenir de ce que ça signifiait !


Il tendit la main puis pris le bras de mon frère et le tira. Je ne sais pas vraiment ce qu'il m'a pris ensuite. Je lui ai lancé l'un des jouets sur le bras, puis lui ai planté un bout de verre brisé qui se trouvait dans la pièce. Il avait dû tomber lorsqu'il avait ouvert la porte. Sous la surprise, il lâcha mon petit frère. Mais j'avais tenue tellement fort « mon arme » qu'une vive douleur c'était formé. Je saignais…

Malgré la douleur ressentie je pris Mahiro par la main lui disant de ne pas poser de question pour l'instant. De toute façon je n'aurais rien pu lui expliquer, j'étais assez perdu moi même. Qu'aurais-je pu lui dire de toute façon ? Qu'un vampire avait attaqué la maison ? On courut pendant plusieurs minutes, ou plusieurs heures, avant que je m'écroule de fatigue. Lorsque je me réveillai mon frère était toujours là et… Je me rendis compte que la ville n'était pas loin. Je ne sais pas comment on avait fait pour y arriver, mais on avait réussi !

Nous avons donc vécu sous la protection de l'armée, jusqu'ici. Mahiro avait même réussi à rejoindre l'armée impériale du Japon ! J'étais tellement heureuse pour lui… Mais… Il y a toujours un dur retour à la réalité et il fut rude. Nous habitions à Nagoya, donc… Quand les vampires ont attaqué… Il fut envoyé dans la mêlé. Je ne l'ai plus jamais revu. Je… Ils… M'annoncèrent quand les vampires eurent battus en retraite qu'il avait été identifié parmi les nombreux cadavres de soldat, il… Il était mort. Non… Pas lui… Ça ne pouvait… Ça ne pouvait pas être vrai…

« Comment ?! Comment avez-vous pu l'envoyer à la mort ?!

- C'est lui qui a choisi de s'engager, ce n'est pas de ma faut s'il est mort. Demandez plutôt à mes supérieurs. C'est eux qui ont donné les ordres. »

Non… Mon dieu il n'avait… Il n'avait que douze ans… J'écrivis aux Hiragis mon désarroi tout en sachant que ma lettre ne serait jamais lue. A quoi bon cette guerre ? A quoi bon se battre si c'est perdu d'avance ? Pour la liberté nous dit-on. Mais que vaut la vie de milliers d'hommes pour une simple chose abstraite ? Je déteste cette guerre. Je déteste cette armée qui envoie des gens se faire massacrer. Pourquoi ? Pourquoi nous sommes nous engagés là dedans… ? Tous les murs sur lesquels je m'appuyais s'effondrèrent un à un… Si personne ne veut poser les armes alors… Je les empêcherais de se battre. Même si je dois en mourir, ou perdre mon humanité…